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December 13, 2024
INTERVIEWS

«NOUS DISPOSONS D’UNE MONNAIE UNIQUE SOLIDE»

  • mars 15, 2014
  • 18 min read
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«NOUS DISPOSONS D’UNE MONNAIE UNIQUE SOLIDE»

Hommes d’Afrique: En novembre 2012, la BEAC a célébré ses 40 ans. Quels souvenirs gardez-vous de ces célébrations ?
LUCAS ABAGA NCHAMA: Je garde le souvenir d’un grand moment de célébration de quarante années de stabilité qui s’est articulée autour d’une thématique générale « La BEAC : socle de l’intégration dans la CEMAC », elle-même soutenue par le slogan : « Tous ensemble vers l’avenir ».Cette commémoration a en effet été très haute en couleurs et chargée de beaucoup d’émotions. L’évènement phare des festivités a été un symposium international sur le thème « Intégration régionale en Afrique : expériences et perspectives »qui a donné l’occasion de se tourner vers le passé et d’examiner les défis à venir, avec l’appui d’importantes personnalités venues aussi bien des milieux universitaires que du monde professionnel. Je voudrais ici saluer le témoignage du FMI qui, par la voix de sa Directrice Générale, Madame Christine Lagarde, nous a décerné la palme d’or de la stabilité monétaire des quatre dernières décennies, ainsi que les interventions très riches en enseignements des fondateurs et des premiers acteurs de cette grande et belle aventure d’intégration monétaire et financière.

Hommes d’Afrique: Lors de ce 40ème anniversaire, vous avez insisté sur quatre grands défis auxquels la BEAC devait s’attaquer : l’intégration monétaire, la stabilité monétaire, la stabilité financière et l’intégration régionale. Où en est la BEAC aujourd’hui par rapport à chacun de ces défis ?
LUCAS ABAGA NCHAMA: Nous sommes une union monétaire et dans un tel contexte, la banque centrale est l’un des piliers de l’intégration. Du point de vue monétaire, je pense que notre pari a été largement tenu. Nous disposons en effet d’une monnaie unique solide au sein d’une zone monétaire caractérisée par ailleurs par une inflation modérée et de solides perspectives macroéconomiques. La stabilité financière de notre sous-région a été retrouvée depuis la dernière crise bancaire des années 90. Notre secteur bancaire est sain et respecte globalement les normes prudentielles édictées au niveau international. Grâce à la création de la Commission Bancaire en Afrique Centrale en 1992, à l’adoption d’une réglementation bancaire unique et d’un cadre de supervision prudentielle commun à tous nos Etats membres, nous comptons aujourd’hui parmi les précurseurs de l’union bancaire sur le continent africain. L’intégration régionale au sens du système financier est une réalité que confirme notamment le système de paiements intégré qui est en exploitation dans la sous-région. Nous comptons d’ailleurs le renforcer à travers les actions envisagées dans le cadre du mandat que les ministres des finances de la CEMAC nous ont confié récemment en vue de suivre le processus d’intégration des deux places financières de Douala et de Libreville. Toutefois, l’intégration économique, qui est une construction permanente, reste un vaste chantier que chaque institution communautaire, selon son domaine de compétence, doit contribuer à raffermir. L’exécution du Programme Economique Régional devrait, à cet effet, constituer un saut qualitatif important dans cette voie.

Hommes d’Afrique: Quel est le taux de chômage dans les pays de la CEMAC et pourquoi la lutte contre le chômage ne figure-telle pas parmi vos grands défis ?
LUCAS ABAGA NCHAMA: Le plein emploi n’est pas à proprement parler un objectif explicite de la politique monétaire de la BEAC au regard de la nature de nos instruments monétaires et de notre caractère régional. L’emploi est plutôt un objectif qui peut davantage être atteint au travers de la mise en œuvre des politiques budgétaires nationales et des politiques sectorielles à l’échelle de la sous-région CEMAC. Néanmoins, les objectifs de stabilité des prix et de stabilité financière qui sont nos missions statutaires concourent à bâtir la confiance des investisseurs et à créer le cadre indispensable pour une croissance soutenable, gages essentiels de la création d’emplois. De ce point de vue, je pense que la BEAC fait entièrement sa part dans la promotion de l’emploi dans la sous-région CEMAC.

Hommes d’Afrique: Le 17 janvier dernier a marqué le 4ème anniversaire de votre nomination comme Gouverneur de la BEAC. Etant donné la difficile situation que vous avez trouvée en prenant votre poste, quelle est la partie de vos réalisations que vous avez le mieux réussi ?
LUCAS ABAGA NCHAMA: Sans conteste, je pense que c’est le retour de la crédibilité de l’institution que je dirige. Nous avons pu réussir cela grâce à la mise en œuvre des mesures fortes du Plan d’action que nous avons convenu avec le FMI en novembre 2009, de la Feuille de route fixée par la Conférence des Chefs d’Etats de la CEMAC en janvier 2010 ainsi que celles du Plan de réforme et de modernisation de la BEAC à l’horizon 2014, véritable plan d’entreprise que le Gouvernement de la BEAC a pu faire adopter par notre Conseil d’administration en juin 2011. La gouvernance de la Banque Centrale répond désormais aux normes de gestion des grandes institutions internationales. A cet égard, nous disposons d’un Comité d’audit puissant et indépendant, d’une Direction Générale du Contrôle Général dispositif de contrôle interne désormais basé sur l’approche par les risques. Par ailleurs, nous faisons appel à des auditeurs externes sélectionnés parmi les cabinets de réputation internationale. La qualité de la gouvernance actuelle de la BEAC permet de mieux sauvegarder les ressources financières qui nous sont confiées, de rassurer les institutions internationales qui appuient les efforts de développement de nos Etats et d’offrir plus d’assurance aux investisseurs internationaux sur la viabilité financière de notre sous-région.

[quote arrow=’yes’]”Le système bancaire de la CEMAC est globalement sain”[/quote]

Hommes d’Afrique: Sur quelles réformes allez-vous désormais concentrer vos efforts ?
LUCAS ABAGA NCHAMA: Comme je viens de le souligner, la première partie de mon mandat a été consacrée à l’exécution de mesures visant à restaurer la crédibilité de l’institution auprès de ses partenaires et d’instituer une gouvernance institutionnelle basée sur les meilleures pratiques internationales de banques centrales. A présent que ce socle indispensable est rétabli, je compte, au cours de la seconde moitié de mon mandat, concentrer mon action sur notre cœur de métier, à savoir, la modernisation de nos instruments de politique monétaire pour les rendre plus opérants et permettre à la BEAC de jouer efficacement son rôle de prêteur en dernier ressort du système financier. D’ores et déjà, la BEAC a pris, en novembre dernier, une mesure historique consistant à accepter au refinancement les titres publics émis par adjudication ou par syndication, pour améliorer leur attractivité sur les marchés et favoriser le financement des investissements publics. En outre, une vaste réflexion est engagée au sein de la Banque Centrale avec l’appui de nos principaux partenaires, la contribution du monde universitaire, et la participation des banques locales pour stimuler davantage la mobilisation de l’épargne vers des emplois sains. La BEAC travaille donc au développement d’instruments innovants pouvant permettre de mieux participer au financement de l’économie, sans préjudice de son mandat légal qui est de veiller à la stabilité monétaire et financière. Du point de vue de la stabilité financière, outre la création en 2011 du Fonds de garantie des dépôts bancaires en Afrique Centrale que nous administrons, nous avons également créé, en 2012, le Comité de stabilité financière de l’Afrique Centrale pour agir dans un cadre macro prudentiel, en concertation avec tous les acteurs chargés d’un aspect particulier de la régulation financière des pays membres. En outre, nous travaillons à renforcer la stabilité financière au travers de nouvelles mesures réglementaires plus strictes sur la résolution des crises bancaires et sur les moyens d’intervention des établissements de crédit dans la CEMAC. Nous pensons que ces différents instruments et mécanismes nous permettrons de garantir un environnement financier stable et propice au développement des investissements en Afrique Centrale.

Hommes d’Afrique: Où en est la supervision bancaire dans les pays de la BEAC ?
LUCAS ABAGA NCHAMA: Le système bancaire de la CEMAC est globalement sain. Nous sommes néanmoins en train de raffermir la supervision bancaire par le doublement des effectifs des auditeurs du Secrétariat Général de la Commission Bancaire et par le renforcement du cadre réglementaire dont j’ai parlé tout à l’heure. Nous avons relevé le capital minimum des établissements de crédit pour renforcer leurs fonds propres, améliorer leur capacité d’intervention et les rendre plus à même de résister à des chocs. Une réflexion est en cours pour en faire de même pour une certaine catégorie des établissements de micro finance.

Hommes d’Afrique: Quelles sont les perspectives de développement économique et social dans les pays de la BEAC?
LUCAS ABAGA NCHAMA: En 2013, la croissance du PIB a été en repli, se situant autour de 3,2% contre 5,2% en 2012, en raison du recul des investissements publics. Toutefois, en 2014, la progression de l’activité devrait se redresser pour atteindre 5%. Sur les dix dernières années, nous avons eu une progression moyenne de l’activité de l’ordre de 5% et un taux d’inflation moyen autour de 3%. Si nous avons réussi la maîtrise des prix, il faut reconnaitre que de nombreux efforts restent à accomplir pour atteindre les objectifs d’émergence à court et moyen terme. Toutefois, nous avons de nombreuses raisons objectives d’espérer un redressement significatif des performances pour les prochaines décennies. En effet, de nombreux investissements structurants sont en cours dans tous les pays de la sous-région, à l’exception malheureusement de la RCA pour les raisons que tout le monde connait. Tous ces pays investissent massivement dans les infrastructures énergétiques, de transport et de télécommunication, sans oublier l’éducation et la santé, en plus des efforts qui sont faits pour améliorer l’environnement des affaires et promouvoir la diversification des sources de la croissance. Nous pensons que ce sont là des vecteurs d’attractivité pour l’investissement privé étranger

Hommes d’Afrique: Qu’est-ce que la Zone Franc et qu’est-ce que le franc CFA ?
LUCAS ABAGA NCHAMA: La Zone Franc représente un ensemble de pays que sont la France, les huit pays de l’Union Monétaire de l’Afrique de l’Ouest, les six pays de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale et les Comores. Cet ensemble repose sur des accords de coopération monétaire entre pays africains d’une part, et entre ceux-ci et la France d’autre part. Les caractéristiques majeures de ces accords sont la centralisation des réserves de change dans un souci de solidarité entre pays africains, l’ancrage monétaire à parité fixe auprès de la devise française, la garantie de change et la convertibilité illimitée des monnaies des pays africains par la France. En plus de l’euro, trois autres devises circulent librement dans la Zone franc : le franc comorien émis par la Banque Centrale des Comores, le franc de la Communauté Financière Africaine émis par la BCEAO, la banque centrale commune des huit pays d’Afrique de l’Ouest de la sous-région UEMOA, et le franc de la Coopération Financière en Afrique émis par la BEAC, la banque centrale des six pays d’Afrique Centrale de la sous-région CEMAC.

Hommes d’Afrique: Le franc CFA a été créé en 1945. Ila donc 69 ans aujourd’hui. Quelles furent les circonstances de cette création?
LUCAS ABAGA NCHAMA: Créé initialement en 1939, juste avant la Seconde Guerre mondiale, le franc CFA est de fait officiellement né le 26décembre 1945 et signifiait alors « franc des colonies françaises d’Afrique ». Il était émis par la Caisse Centrale de la France d’outre-mer. Cette monnaie était destinée, à cette époque, à affirmer l’autorité monétaire française dans les territoires qu’elle administrait. Le FCFA a circulé dans tous les pays membres avec une parité unique équivalent à 1Franc français pour 50 F CFA ou 50Francs comoriens jusqu’à la dévaluation de 1994 qui a vu cette parité passée à 1Franc français pour 100 FCFA.

Hommes d’Afrique: Si l’on fait le bilan du franc CFA, peut-on dire qu’il a favorisé le développement économique des pays qui l’utilisent ?
LUCAS ABAGA NCHAMA: Je pense qu’il faut avant tout souligner que l’expérience internationale montre que la croissance à long terme est déterminée par la qualité des politiques macroéconomiques suivies, quel que soit le régime de change adopté. Dans le cas du franc CFA, l’inflation a été en moyenne inférieure à celle des autres pays africains au sud du Sahara, ce qui a favorisé une préservation plus consistante du pouvoir d’achat. Notre taux de croissance, si je ne prends que la dernière décennie, était en moyenne autour de 5% contre environ 4,3% pour les autres pays africains au sud du Sahara.

Hommes d’Afrique: Selon les textes de la BEAC, le franc CFA a quatre piliers, le premier étant «la parité fixe entre le franc CFA et l’euro». Du point de vue de l’économie des pays de la BEAC, quelle est la justification d’un tel choix?
LUCAS ABAGA NCHAMA: La parité avec l’euro signifie que la banque centrale garantit le taux de conversion entre le FCFA et l’euro. Ceci est très important parce qu’il nous impose une discipline monétaire stricte pour pouvoir respecter un tel engagement. De ce fait, nous devons gérer notre politique monétaire de manière à toujours conserver des taux d’inflation proches de ceux de la zone euro. En outre, la parité permet aux investisseurs de disposer d’une prévisibilité sur les taux de rendement de leurs investissements dans notre sous-région et surtout, de garantir à moyen terme la valeur de leurs capitaux. C’est par conséquent un élément important pour l’attractivité de l’investissement étranger.

Hommes d’Afrique: La crise dans la Zone euro depuis plusieurs années affecte-t-elle les pays de la BEAC ? De quelle manière ?
LUCAS ABAGA NCHAMA: Au début, la crise de la zone euro avait une nature essentiellement financière. Cette crise a eu un impact très limité sur notre système financier, parce qu’il n’est pas encore très intégré au système financier mondial, ce qui a permis de contenir les effets de contagion. D’un autre côté, notre dispositif prudentiel est assez strict, notamment en ce qui concerne l’usage de certains instruments financiers et cela a permis, malgré les nombreuses relations entre nos banques et leurs correspondants en Europe, de préserver le bilan de nos établissements de crédit. Par la suite, il faut reconnaitre que la crise économique mondiale a pesé sur les performances économiques de notre sous-région, notamment au travers de la baisse de la demande de nos produits d’exportation, de la baisse de l’aide publique au développement et de la baisse des investissements directs étrangers.

Hommes d’Afrique: Depuis 1977, la France a toujours eu un budget déficitaire. Et aujourd’hui, selon plusieurs observateurs et agences de notation, l’Etat français est en quasi-faillite. Dans ces conditions, comment la France garantit-elle la convertibilité du franc CFA ?
LUCAS ABAGA NCHAMA: L’État français est bien loin d’être un état en quasi-faillite comme vous l’indiquez. Sa signature est toujours notée AAA par certaines des principales agences de notation. Autrement dit, elle reste et demeure un emprunteur de référence sur le marché international des capitaux. Pour preuve, l’Agence France Trésor, qui gère la dette publique française, lève aisément toutes les ressources dont elle a besoin au quotidien et surtout, elle arrive à le faire à des taux d’intérêt très favorables pour la France. S’agissant plus spécifiquement de la garantie qu’offre la France au FCFA, elle s’inscrit dans le cadre d’un compte d’opérations rémunéré ouvert au nom de chaque banque centrale dans les livres du Trésor français, dans lequel nous sommes tenus de conserver 50% de nos réserves de changes. Cette garantie de convertibilité est un engagement explicite de la France de défendre le FCFA en cas de contre-performance, mais ne joue que si le compte d’opérations est débiteur, comme cela a été le cas pour une courte période en 1993. Depuis au moins deux décennies, nous disposons d’avoir extérieurs confortables qui, au demeurant, avoisinent neuf mois d’importations de biens et services, soit un niveau largement au-dessus de la norme de trois mois communément admise pour les pays en développement. Malgré la lente reprise économique internationale, les perspectives de renforcement de nos réserves sont à la hausse et par conséquent, il n’y a pas lieu de se préoccuper de la soutenabilité de la convertibilité extérieure de notre monnaie.

[quote arrow=’yes’]”Les perspectives de renforcement de nos réserves sont à la hausse”[/quote]

Hommes d’Afrique: Autre pilier : « la liberté totale des transferts entre les pays de la zone franc ». Entre la France d’un côté et les pays africains de l’autre, à qui profite ce pilier?
LUCAS ABAGA NCHAMA: Incontestablement aux deux parties ! La libre transférabilité des capitaux nous permet d’attirer des investisseurs internationaux en leur garantissant le rapatriement des revenus de leurs investissements ou le rapatriement des capitaux investis lorsqu’ils se désengagent. Pour attirer des capitaux étrangers, il faut pourvoir leur offrir une grande liberté de circulation. Cette libre transférabilité permet également de fluidifier nos échanges commerciaux avec le reste du monde.

Hommes d’Afrique: Quels sont les exemples de pays qui se sont développés en pratiquant« la liberté totale des transferts »entre autres avec un pays plus développés qu’eux?
LUCAS ABAGA NCHAMA: Je voudrais rappeler que la plupart des pays dans le monde ont supprimé le contrôle des changes. Même ceux qui l’appliquaient auparavant gardaient des dispositions très incitatives pour les investisseurs internationaux ou disposaient d’un marché de devises particulièrement dynamique. Je ne pense pas que la taille relativement faible des pays africains de la Zone franc aurait pu permettre à ces derniers de se développer en autarcie, en se déconnectant du commerce international.

Hommes d’Afrique: Dernier pilier : « la mise en commun des réserves de change » ou le principe dit du compte d’opérations. Qui est à l’origine de ce pilier ? Dans quel but a-t-il été créé ?
LUCAS ABAGA NCHAMA: La mise en commun des réserves de change est une volonté des Etats africains de la Zone franc d’exprimer leur solidarité en permettant notamment, en cas de besoin, que les Etats ayant des réserves de changes importantes paient pour les pays dont la position extérieure est déficitaire. Autrement dit, si ces derniers avaient une monnaie nationale, ils auraient eu des difficultés à financer leurs importations et subiraient régulièrement des attaques spéculatives et des dévaluations en cascade. Cette instabilité monétaire nourrirait l’inflation et entraverait fortement toute politique de croissance.

Hommes d’Afrique: Certains économistes africains, à la suite de Tchuindjang Pouémi s’opposent à ce pilier. Que leur répondez-vous ?
LUCAS ABAGA NCHAMA: L’expérience des crises monétaires récentes a montré que les pays qui ont le plus résisté sont ceux qui présentaient non seulement un cadre macroéconomique solide, mais également, une monnaie stable ou une balance des paiements confortable. Je ne dis pas qu’un régime de change fixe est la panacée, mais notre expérience nous a enseigné que la discipline que notre régime monétaire a imposée à nos Etats nous a permis de faire de la Zone Franc une zone de stabilité et de croissance.

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