Haïti : un pays au bord de l’effondrement

À Port-au-Prince, Kettia Jean Charles, enceinte et mère de trois enfants, vit sous des bâches de fortune après avoir fui les gangs. Son histoire illustre le cauchemar quotidien de 1,3 million de déplacés internes en Haïti, un chiffre record.

Chaque jour, ce sont des familles entières qui survivent sans eau, nourriture ou sécurité. « Je mendie pour nourrir mes enfants », confie-t-elle. La moitié de la population souffre déjà d’insécurité alimentaire aiguë.

À New York, le président du Conseil de transition, Laurent Saint Cyr, a dressé devant l’ONU un constat glaçant : « Haïti est un pays en guerre, un Guernica moderne ».

Un an après le lancement de la mission internationale conduite par des policiers kényans, le bilan est catastrophique : moins de 1 000 agents déployés sur les 2 500 prévus, et un financement qui ne couvre que 14 % du budget estimé.

Les États-Unis et le Panama plaident désormais pour une force de 5 550 agents, dotée de pouvoirs d’arrestation. Mais pendant que les tractations diplomatiques s’éternisent, Haïti s’enfonce chaque jour dans une tragédie humanitaire sans fin.

Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI