Forum Politique de Haut niveau sur le Développement Durable L’Afrique réussira-t-elle le pari du digital au service du développement?
C’est en marge de cette rencontre de haut niveau qui sera organisée le 16 Juillet 2020 que le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique, l’Union africaine, la Commission économique pour l’Afrique, l’Institut pour le développement économique et la planification (IDEP) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), choisissent d’examiner la manière dont les technologies numériques peuvent être utilisées pour accélérer les progrès dans la mise en œuvre des ODD et de l’Agenda 2063, en particulier en vue d’assurer une plus grande inclusivité, santé, résilience et paix en Afrique.
Certains l’ont appelé « la piqûre de rappel », d’autres « la dernière chance ». L’une comme l’autre évoque ici l’effet COVID-19 et la mutation numérique dont les bienfaits sont concrets quant à la gestion publique, la gouvernance, la santé, l’éducation, le commerce, la finance, l’agriculture etc. Ils ont pourtant toujours été vantés par les gouvernements, mais des messages aux réalisations, le continent reste à la traine de manière générale.
La pandémie actuelle vient donc inviter les pays à passer à la quatrième révolution industrielle engagée depuis 2007. La Journée de l’Afrique en cette année et pour cet évènement de Haut niveau a eu pour thème : « l’effet de levier de la technologie numérique dans le contexte de COVID-19: une Afrique inclusive, saine, résiliente et pacifique ».
Tous les Etats ont adopté parmi les méthodes de riposte, la distanciation sociale. Une solution qui de fait qui oblige d’utiliser le numérique comme unique moyen d’interaction. Dès à présent, les Objectifs de Développement Durables, prendront tout leur sens car s’il est question de ne laisser personne en dehors, il devient urgent pour les Etats africains d’investir dans les technologies de l’information et de la communication.
On a pu le constater, malgré le confinement, des pays qui avaient investi dans ces innovations ont continué et continuent de fonctionner. C’est le cas du Rwanda, du Ghana, du Kenya, du Maroc, de l’Egypte, et de l’Afrique du Sud
La Covid-19 est simplement venu accentuer une situation socio-économique déjà mal en point. Pis, il a simplement mis à nu l’échec des modèles de développement existants. Des modèles que le Comité du Commerce et du Développement de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), réuni le 7 Juillet et consacré à l’aide pour le commerce, invite à revoir.
Les membres de l’OMC ont convenu de discuter de la manière de refléter l’impact de la pandémie de la COVID-19 dans leurs futurs travaux. C’est à l’intervention du Bénin, s’exprimant au nom du groupe Afrique, qu’il faut saluer le rappel à se focaliser sur une priorité : la lutte contre la fracture numérique entre pays en développement et pays développés.
Et dans une publication du Fond Monétaire Internationale (FMI) en date du 1er Juillet 2020, intitulée « l’inclusion financière numérique au temps de la COVID », Ulric Eriksson von Allmen, Purva Khera, Sumiko Ogawa, et Ratna Sahay estiment que « si la pandémie devrait accroître l’utilisation de ces services, elle cause aussi des difficultés pour la croissance des plus petits acteurs du secteur et met en évidence les inégalités d’accès aux infrastructures numériques. Il faudra agir sur plusieurs fronts pour assurer une inclusion optimale à l’avenir. »
À la mi-juin 2019, la Facilité Africaine d’Inclusion Financière numérique (ADFI) espérait consacrer 400 millions de dollars au total, d’ici 2030, en faveur de l’inclusion financière digitale de 330 millions de personnes en Afrique, dont 60 % de femmes. La dotation initiale de 40 millions USD provenait de la Fondation Bill & Melinda Gates, du gouvernement du Luxembourg et de l’Agence française de développement (AFD).
C’est avec apport majoritaire de la BAD, que la Facilité africaine d’inclusion financière numérique – ADFI pense pouvoir atteindre une taille cible de 100 millions USD et par ricochet réussir certains aspects de la digitalisation en Afrique.
Entre-temps, la Banque africaine de développement (BAD) indique avoir mobilisé un mécanisme de réponse COVID-19 évalué à 10 milliards USD. Réponse qui se concentre sur la fourniture d’un appui budgétaire aux pays touchés. Bien que la crise ait ralenti les progrès vers la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine, la BAD a renouvelé son soutien au projet à travers un financement de 4,8 millions USD.
L’impact négatif de la pandémie de la COVID-19 sur la participation des pays en développement au commerce mondial et leur accès au financement du commerce apparait de plus en plus comme une préoccupation majeure.