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December 13, 2024
ECONOMIE

“L’Afrique est aujourd’hui l’espoir du monde entier”

  • février 8, 2014
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“L’Afrique est aujourd’hui l’espoir du monde entier”

LE PREMIER MINISTRE DU JAPON S’ADRESSE AUX AFRICAINS

“L’Afrique est aujourd’hui l’espoir du monde entier”

Le 14 janvier, à la tribune de l’Union Africaine à Addis-Abeba, Monsieur Shinzo Abe, Premier Ministre du Japon, a prononcé un discours. C’est une première. Jamais auparavant, un dirigeant japonais ne s’était adressé ainsi à toute l’Afrique. Le discours du Premier ministre japonais est important par les annonces qu’il contient et surtout la philosophie du travail, du développe- ment et de la société qu’il propose, sans jamais se poser en donneur de leçons. Le titre de ce discours est déjà en lui-même tout un enseigne- ment: “La diplomatie africaine du Japon qui rend “chacun” plus fort”. Voici des extraits:

Je suis venu ici, à Addis-Abeba, où se trouve le siège de l’Union Africaine, pour remplir ma pro- messe faite à la TICAD V : « Je veux fouler aussitôt que possible le sol de l’Afrique. » Je m’étais exprimé ainsi à Yokohama, et je suis heureux de pouvoir aujourd’hui tenir ma promesse.

À travers l’ensemble du processus de la TICAD, de nombreux japonais ont pris l’habitude d’une vision radieuse lorsqu’ils songent à l’Afrique. Beaucoup de nos compatriotes considèrent que l’Afrique est un espoir pour leur pays. C’est pour cette raison que je déclare à nouveau, ici, que notre gouvernement mettra en œuvre ses engagements de la TICAD V, sans en oublier aucun.

Aujourd’hui, je voudrais vous faire part d’une nouvelle. Le Japon met en œuvre des prêts en yens destinés aux projets de l’EPSA (Enhanced Private Sector Assistance for Africa), une initiative conçue conjointement par notre pays et la Banque africaine de développement pour l’essor du secteur privé en Afrique.

En 2012, nous nous sommes engagés à fournir 1 milliard de dollars sur cinq ans. Nous avons à présent décidé de doubler le montant des prêts en yens que nous fournirons sur cette même période, c’est à dire d’engager 2 milliards de dollars.

La société japonaise est un lieu où l’on génère des profits, mais bien avant cela, c’est un lieu où l’on met en commun l’apprentissage et l’ingéniosité, où l’on partage non seulement la peine, mais aussi la joie.

Accorder de l’importance à l’effort basé sur la motivation interne de « chacun ». Considérer « chacun » de ceux qui accomplissent des efforts, même sans recevoir d’instructions, comme la ressource la plus précieuse. Ceci a été la quintessence de l’entreprise japonaise.

Mon souhait est que vous réalisiez tous que, lorsque les entreprises japonaises viennent en Afrique, elles apportent toujours avec elles cette philosophie de gestion. Cette philosophie veut donner de la force à « chacun », et faire exprimer à « chacun » sa créativité.

Lorsque les entreprises japonaises, qui accordent de l’importance à « chacun », viennent en Afrique, des relations « gagnant-gagnant » sont établies, dans le vrai sens du terme. S’il arrive que le travail soit perçu comme une corvée dans le pays d’accueil, les rapports qui s’instaurent avec les entreprises japonaises changent cela.

En effet, un lieu de travail où l’ingéniosité et les efforts de « chacun » sont respectés, peut lui aussi devenir un lieu de joie.

La philosophie du « Kaizen » Le « Kaizen », cela commence avec « Seiri » et « Seiton ». « Seiri », cela consiste à retirer tout objet inutile sur le sol de l’atelier, et à organiser les itinéraires de déplacement. « Seiton », c’est placer les outils nécessaires en bon ordre, là où ils sont d’accès facile par rap- port à la ligne de production dont l’écoulement a été amélioré.

Avec « Seiri » et « Seiton », la ligne de production devient plus belle. Ce sentiment d’accomplissement éprouvé devant la beauté ne connaît ni différence de frontière, ni différence de culture. Et si l’efficacité de la production augmente sur cette ligne, le sentiment d’accomplisse- ment se renforcera encore.

C’est à ce niveau que l’application du « Kaizen », en tant que savoir- faire de gestion, porte ses effets, quel que soit le pays et quelle que soit la culture.

Le « Kaizen », c’est une philosophie basée sur la confiance universelle en l’être humain.

En tant que premier pas, nous avons décidé d’enrichir le contenu de l’Institut éthiopien du Kaizen (EKI) à Addis-Abeba, et de le faire démarrer en tant que premier centre de formation des ressources humaines pour le secteur de l’industrie en Afrique.

L’Initiative ABE (African Business Education Initiative for Youth) progresse également. Ce programme consiste à sélectionner, en Afrique, les jeunes qui seront responsables des relations commerciales nip- po-africaines de demain, et à leur permettre d’aller étudier dans des universités japonaises.

Une Afrique où les femmes brillent Les « Abenomics » ne réussiront pas sans les « Womenomics ». Pour le Japon, tirer profit de sa population féminine n’estas un luxe, c’est une nécessité.

Lorsque les femmes africaines brilleront, nul doute que l’Afrique sera un flambeau.

Coopération avec l’Union Africaine Aujourd’hui, je m’engage à mettre en œuvre 320 millions de dollars d’aide pour faire face aux conflits et aux catastrophes en Afrique.

Ceci comprend par exemple 3 millions de dollars d’aide pour la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA), en République centrafricaine.

Le Japon met également en œuvre une aide humanitaire dans ce pays. Notre pays prévoit aussi d’accorder une aide de 25 millions de dollars pour répondre à la situation dégradée au Soudan du Sud.

Nous envoyons également des experts à la Commission de l’Union Africaine, et nous offrirons des actifs intellectuels dont dispose le Japon, dont le « Kaizen ».

Avec le potentiel que lui donnent ses ressources, avec sa capacité de croissance économique, l’Afrique est aujourd’hui un continent qui porte les espoirs du monde entier. Il me semble que pour donner une force perpétuelle à ces espoirs, il est important que chaque Africain aie confiance en ses capacités, et accumule les efforts en vue de construire l’avenir.

J’espère revenir en Afrique, chaque fois que nécessaire, pour appuyer vigoureusement les efforts du continent en direction de son brillant avenir.

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Hommes d'Afrique Magazine

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