Economie / Après la Covid-19 : L’Afrique doit éviter un autre choc extérieur
« Moody’s », la célèbre agence américaine de notation tire la sonnette d’alarme. Le continent africain doit éviter dans l’immédiat, un choc extérieur après avoir bien résisté à la crise sanitaire.
La pandémie, en dépit des prévisions alarmistes, n’a pas ébranlé l’Afrique subsaharienne qui résiste. Cependant, l’Afrique doit éviter un deuxième choc extérieur qui mettrait le continent dans une situation difficile. Cette agence américaine annonce par ailleurs que le produit intérieur brut de l’Afrique subsaharienne devrait atteindre +0,2% au terme de l’année 2021.
Cette projection s’appuie sur les perspectives révisées en juin 2020 par le Fonds monétaire international. En effet, dans une récente note d’analyse, cette agence notifie que contre toute attente, l’Afrique mieux que les marchés d’Europe et des Amériques, a mieux résisté à la crise sanitaire. Cependant, « Moody’s », affirme que certains gouvernements du continent ne seront pas en mesure d’inverser le poids de la dette au cas où surviendrait un deuxième choc mondial, même si certains l’ont réussi au cours de l’année dernière.
Mais au-delà, l’agence américaine avertit par rapport à deux autres risques. Le premier est relatif aux investisseurs internationaux. Il ne faut pas qu’ils prennent la décision soit de ne plus y investir, soit de retirer leurs capitaux. Cette fuite des ressources financières aurait pour conséquence la dévaluation des monnaies. Une situation qui viendrait alourdir davantage le poids de la dette.
L’agence donne un exemple à l’appui. Le cas du Naira au Nigeria qui a connu une dévaluation discrète qui laisse les investisseurs sans repère. L’autre risque, c’est que l’indice de vulnérabilité extérieure qui mesure la capacité des réserves de change à soutenir la dette extérieure remboursable à court terme ne soit pas à des taux exponentiels. Dans le même temps, l‘agence attire l’attention sur le fait que les exportations ne doivent pas être en berne pour éviter une incapacité à recevoir plus de devises. Elle cite les exemples de la Zambie et du Ghana respectivement à 200% pour la première et 150% pour le second.
Dans ce même sillage, l’agence évoque les pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) qui auront plus de mal si cette situation surviendrait. L’agence affiche cependant un optimisme par rapport aux indicateurs de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette dernière s’en sort bien, car ayant suffisamment de flexibilités pour résister et pour avoir une croissance cependant positive, précise l’Agence Ecofin.