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December 2, 2024
POLITIQUE

74e ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES Accélérer la lutte contre la pauvreté et les changements climatiques en Afrique

  • novembre 9, 2019
  • 15 min read
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74e ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES Accélérer la lutte contre la pauvreté et les changements climatiques en Afrique

Du 24 au 30 septembre 2019, les dirigeants des 193 pays qui composent l’Organisation des Nations Unies se sont réunis, à New-York pour discuter des grandes questions politiques, économiques et sociétales du monde. Quels auront été pour les pays Africains les sujets d’intérêts à l’aune du thème central : « Dynamiser les efforts faits au niveau multilatéral en faveur de l’élimination de la pauvreté, d’une éducation de qualité, de l’action climatique et de l’inclusion ».

Les Nations dites développées auraient voulu mettre en exergue les problèmes qui minent certaines parties du monde et particulièrement le continent Africain qu’ils n’auraient pas mieux choisi que le thème de la dernière Assemblée Générale des Nations Unies. En mettant en avant, en effet, les problèmes de la pauvreté, de l’éducation de qualité, de l’action climatique et de l’inclusion, l’ONU a mis sur la table des problèmes fondamentaux à résoudre pour l’Afrique.

Nombreux sont les chefs d’Etat d’Afrique qui ont proposé des ébauches de solutions. Intervenant le 26 septembre, le président du Niger, Mahamadou Issoufou a plaidé la cause des 250 millions de personnes vivant dans la zone sahélienne de l’Afrique et qui subissent les conséquences des changements climatiques et l’avancée inexorable du désert.

Lors d’une réunion de la Commission du climat pour la région du Sahel qui se tenait aux Nations Unies, M. Issoufou a déclaré que les 250 millions de personnes vivant dans la région sont confrontés à la sécheresse, la désertification et autres conséquences du changement climatique. Il a précisé que « la situation qui prévaut dans le Sahel comporte des enjeux d’ordre planétaire, et elle exige une réponse à la même échelle ».

Le président Issoufou a indiqué que les agriculteurs du Niger « perdent chaque année 100 000 hectares de terres arables ». Cela du fait de l’imprévisibilité des précipitations, ainsi que des températures extrêmes. En outre, le président nigérien a pointé du doigt la sécheresse qui affecte les points d’eau dont l’importance pour les éleveurs n’est plus à démontrer.

Ce constat alarmant du président nigérien a été corroboré par le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina. Le président de la BAD a rappelé que le Sahel est « la ligne de front dans la lutte contre le changement climatique. »

Ensuite, il a indiqué qu’« en Afrique, des millions d’agriculteurs sont en train de souffrir des effets dévastateurs de la sécheresse dans le Sahel. Ce ne sont pas seulement leurs moyens d’existence qui sont en jeu, mais leurs communautés et leurs modes de vie ».

Ebauches de solutions…

Face à l’avancée du désert et des effets des changements climatiques, le président Issoufou, pense que rien n’est irréversible et qu’il « est toujours possible d’inverser la tendance et de relever ces défis ». Et selon le président nigérien, toujours face aux décideurs du monde « mais cela exige des efforts d’adaptation qui soient durables ainsi que des actions collectives, avec le soutien de nos partenaires ».

Pour le président de la BAD, « Depuis trop longtemps, nous avons été pénalisés par le changement climatique. Mais nous ne pouvons plus continuer à l’être sur son financement ». Ce qui l’a amené à appeler à des contributions financières pour juguler les effets des changements climatiques.

D’ailleurs, la BAD au cours de la dernière décennie, a investi plus de 2 milliards de dollars dans la région du Sahel. Elle s’est encore engagée à contribuer à hauteur de 1,3 milliard de dollars au plan d’investissement de la Commission du Sahel, en cours entre 2018 et 2030.

En outre, la BAD va fournir 20 millions de dollars pour la préparation du projet d’énergie solaire « Desert to Power ». Ce qui permettra de générer 10 000 MW d’électricité propre pour en faire bénéficier les 250 millions de personnes vivant dans la région. Elle entend faire du désert du Sahel une nouvelle centrale de production d’énergie renouvelable.

En effet, selon le président Adesina, la lutte contre la désertification et les effets des changements climatiques, passe non seulement par un engagement résolu vers les énergies renouvelables mais surtout par un abandon de la production du charbon.

« Le charbon n’a plus sa place en Afrique, il appartient au passé. L’avenir est aux énergies renouvelables. En ce qui nous concerne, à la Banque africaine de développement, nous sommes en train de nous débarrasser du charbon », a déclaré le président de la Banque lors de la 74ème Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies.

Pour ce faire, la BAD dès 2020, va mettre en œuvre un plan de 500 millions de dollars pour produire l’énergie verte. Cet investissement qui devrait générer des investissements à hauteur de 5 milliards de dollars permettra aux pays d’Afrique de « passer du charbon et des combustibles fossiles aux énergies renouvelables ».

Professeur Tijjani Muhammad-Bande

Président de la 74e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies

«Nous commémorerons le 75e anniversaire de la création des Nations Unies l’année prochaine, » a déclaré le Prof. Tijjani Muhammad-Bande. « Cela représente une occasion unique pour nous de réduire le déficit de confiance entre les pays, car nous partageons tous, les mêmes aspirations et nous n’avons d’autre choix que de travailler ensemble. Si nous voulons réaliser les visions de nos pères fondateurs, nous devons nous assurer que l’indifférence et le cynisme ne s’infiltrent pas dans notre organisation. »

L’Afrique est fière du Prof. Muhammad-Bande. Le juin 2019, l’Assemblée Générale des Nations Unies (AGNU) l’a élu Président de la soixante-quatorzième session de l’Assemblée Générale. C’est avec brio qu’il a présidé les débats de cette 74e session, qui s’est tenue du 17 au 30 octobre 2019.

Jusque-là, le Prof. Muhammad-Bande était le Représentant Permanent du Nigeria aux Nations Unies, depuis l’an dernier. Il est parmi les Africains qui connaissent le mieux le fonctionnement de l’ONU. Entre autres, il a été vice-président de la soixante et onzième session de l’AGNU. Il a été aussi été : président du Comité spécial sur les opérations de maintien de la paix ; membre du conseil consultatif du Centre des Nations Unies contre le terrorisme ; et président du Comité économique. Groupe de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Entre 2010 et 2016, le Prof. Mohammad-Bande a été directeur général de l’Institut national des politiques et des études stratégiques, la plus prestigieuse institution nigériane chargée de former les dirigeants des secteurs public et privé, y compris des officiers supérieurs des forces armées.

Hommes d’Afrique Magazine souhaite un succès continu au Prof. Mohammad-Bande et à l’Assemblée Générale des Nations Unies.

déclarations des présidents à l’ONU

SAHLE-WORK ZEWDE

PRÉSIDENTE DE LA RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE DÉMOCRATIQUE D’ÉTHIOPIE

Depuis la transition politique en avril 2018 en Éthiopie, nous avons ouvert l’espace politique, libéré les prisonniers politiques, mis fin à 20 ans de conflit armé avec l’Érythrée. Nous avons invité les exilés politiques à revenir au pays pour qu’ensemble, nous reconstruisions celui-ci. Nous voulons bâtir une solide fondation pour l’ordre démocratique, en même temps que nous libéralisons notre économie. D’après les estimations, l’Éthiopie enregistrera cette année, la plus forte croissance économique au monde.

Nous avons initié un vaste programme national de réformes économiques qui doit simplifier la vie aux entrepreneurs, stimuler le secteur privé. Surtout, l’inclusion est un impératif de toutes nos actions. D’où notre insistance pour des politiques en faveur des pauvres.

L’Éthiopie est le leader pour la contribution aux forces de maintien de la paix de l’ONU. Nous en sommes fiers. Notre soutien au multilatéralisme n’a jamais été plus fort qu’aujourd’hui.

HAGE GEINGOB

PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE NAMIBIE

74 ans après sa création à San Francisco, l’ONU demeure le phare de l’espoir pour les peuples en quête d’indépendance et d’une vie décente.

Comme nous débattons sur le thème de cette 74e Assemblée Générale des Nations Unies, « Dynamiser les efforts faits au niveau multilatéral en faveur de l’élimination de la pauvreté, d’une éducation de qualité, de l’action climatique et de l’inclusion », nous devons faire une introspection pour répondre à la question suivante : « Considérant les réalités d’aujourd’hui, pouvons-nous éradiquer la pauvreté sans la paix ? »

La Namibie fait des progrès dans cette éradication. Et elle réduit les inégalités. En 22 ans, depuis l’indépendance, la Namibie a sorti plus de 400 000 personnes hors de pauvreté.

Certes, la Namibie demeure un des plus inégalitaires pays du monde, mais cela résulte du passé de l’apartheid.

Le 27 novembre prochain, des élections se tiendront en Namibie. Les femmes représentent 47% des parlementaires de notre pays. J’espère qu’à l’issue de ces femmes, elles atteindront ou dépasseront 50%. Moi-même si je suis réélu, je m’engage à former un gouvernement où existera la parité hommes-femmes.

JOÃO MANUEL GONÇALVES LOURENÇO

PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE D’ANGOLA

Nous devons nous concentrer sur la résolution pacifique des conflits. L’Angola soutient le

multilatéralisme comme nécessité pour la paix et la sécurité mondiale. Il y a néanmoins la nécessité de réformer l’ONU.

Nous réitérons la position angolaise qui soutient la position commune africaine réclamant cette réforme pour faire à l’Afrique, mais aussi à l’Amérique du Sud, la place que ces deux régions du monde méritent au Conseil de Sécurité de l’ONU.

Cette réforme est d’autant plus nécessaire que le monde d’aujourd’hui n’est plus celui où ont émergé les vainqueurs de la Deuxième Guerre Mondiale.

L’Angola s’oppose au fondamentalisme religieux qui affecte le Mali, le Niger, le Cameroun, le Nigeria, le Burkina Faso, le Tchad, la République Centrafricaine, la Somalie, pour ne citer que ces pays. L’Union Africaine et l’ONU doivent conjuguer leurs efforts pour normaliser la situation en Libye, laquelle est source des armes qui alimentent les terroristes en Afrique.

Nous saluons les protestations qui, dans plus de cent pays du monde, réclament des mesures pour protéger l’environnement. Nous devons préserver notre planète, en particulier les deux poumons que sont les forêts de l’Amazonie et du Bassin du Congo.

Nous devons retenir que l’on élimine les conflits sont éliminés non seulement par des mesures politiques ou administratives, mais par la justice sociale, la bonne gouvernance qui combat la corruption et les autres maux sociaux ; ainsi que par le renforcement des valeurs que sont le respect de la dignité de toute personne et l’égalité d’opportunités dans la société.

IBRAHIM BOUBACAR KEITA

Président du Mali

A New-York, le Président du Mali a axé son intervention sur les efforts entrepris dans son pays pour parvenir à endiguer les effets de la menace terroriste et des conflits intercommunautaires qui tendent à saper l’unité du Mali en compromettant son développement économique.

Selon Ibrahim Boubacar Keita, toutes les attaques terroristes des Djihadistes dans le nord du Mali sont autant d’actions « ne visant rien de moins qu’à saper ses fondements ». C’est pourquoi il a appelé le monde entier à « combattre la barbarie de hordes terroristes ». Pour juguler leurs actions, le gouvernement malien fait des efforts au niveau interne pour encourager le processus de dialogue avec certaines factions armées. A ce niveau, le président malien a expliqué que l’un des acquis majeurs de l’Accord d’Alger, bien que souvent mis à mal, garantit l’absence de belligérance entre les Forces de défense et de sécurité maliennes et les mouvements signataires.

« S’y ajoutent la réintégration de plus de 500 combattants dans les Forces de défense et de sécurité maliennes et l’enregistrement de près de 2 000 ex-combattants, membres du mécanisme opérationnel de coordination, dans le cadre du processus de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR) accéléré », a fait savoir le président Keita. Qui met aussi en avant un retour progressif de la confiance entre les parties en conflit.

En dépit des avancées notables, Ibrahim Boubacar Kéita pense que d’autres efforts sont à envisager en vue d’aboutir à une paix globale au bénéfice de tous les Maliens. Il entend donc élargir le dialogue national à d’autres mouvements. Dans cette optique, il a décidé de la prorogation, jusqu’au 2 mai 2020, du mandat des députés de l’Assemblée nationale en vue de leur « permettre d’adopter les réformes politiques et institutionnelles qui en viendraient à être préconisées lors du dialogue national inclusif ». En outre, IBK va promulguer, en juillet 2020, « la Loi d’entente nationale », qui exemptera de poursuites pénales les personnes ayant commis ou ayant été complices de crimes durant les « évènements douloureux survenus au Mali à partir de janvier 2012 ».

Le président Keita qui a exclu de ce champ les crimes dits « imprescriptibles » a indiqué que des compensations pour les victimes directes ou collatérales de ces crimes seront effectives. Naturellement, il s’est réjoui de la création du Fonds de développement durable (FDD) qui selon ses dires est « doté de 72 millions de dollars américains », et qui se veut l’instrument financier de la stratégie de développement du nord du pays, notamment dans les régions de Kidal, Ménaka, Tombouctou et Gao. Dans la foulée, il a rendu un hommage aux forces onusiennes de la MINUSMA.

Derrière, le président Keita dit avoir en 2018, remis plus de 3 000 logements sociaux pour personnes à revenus intermédiaires et faibles. Une façon pour lui de combattre la pauvreté. Concernant, les effets des changements climatiques, il a indiqué que son pays appelle à la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.

UHURU KENYATTA

PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU KENYA

Nos actions d’aujourd’hui déterminent le monde de demain. Voulons-nous pour demain, pour nos enfants, un monde sombre, qui a épuisé ses ressources ? Ou bien, voulons-nous leur léguer de meilleurs standards de vie, la cohésion sociale et des ressources durables ?

Pour que notre action conduise au deuxième choix, elle doit respecter certains principes, dont les deux suivants.

Premier principe : nous devons placer le peuple, en particulier les jeunes au cœur de nos politiques. Au Kenya, nous avons, en suivant ce principe, obtenu que 100 % de transition de l’école primaire à l’école secondaire, et nous avons réalisé l’école secondaire gratuite pour tous les élèves du jour. Nous avons même facilité pour les filles qui tombent enceintes, les conditions de leur retour à l’école après l’accouchement. Toujours guidé par ce premier principe, le Kenya introduira dès 2022, la couverture de santé universelle.

Deuxième principe, il ne peut avoir de développement sans la paix.

NANA ADDO DANKWA AKUFO-ADDO

PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU GHANA

Dans nos pays, c’est à nous et non à la communauté internationale, que revient la responsabilité de réduire la pauvreté et créer la prospérité. Nous partons du constat que partout, dans les pays développés que dans les autres, la pauvreté dégrade les hommes.

Mais étant donné la nature réelle des échanges internationaux, nous nous posons la question : « les pays riches sont-ils prêts d’accepter un système équitable et juste, du commerce international ?

La réponse est « non ». Mais nous allons continuer à pousser pour changer cette réponse.

Tout le monde le sait, l’Afrique possède les ressources dont une grande partie de l’économie mondiale a besoin. Pourtant, l’Afrique est restée pauvre pendant que nos minéraux ont enrichi les non-Africains.

En plus, il y a la fuite illicite des capitaux. L’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki a dirigé des travaux qui montrent que chaque année, l’Afrique perd au bas mot, 50 milliards de dollars US, du fait de cette fuite illicite. Une collaboration internationale est nécessaire pour éviter ce viol de l’Afrique.

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