Uranium nigérien : bras de fer avec Orano
Le bras de fer autour de l’uranium nigérien prend une nouvelle tournure. Le CIRDI (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements) a ordonné au Niger de suspendre la vente des stocks d’uranium confisqués à Orano, le géant français du nucléaire.
Décision provisoire, mais hautement symbolique : Niamey ne peut pas écouler le minerai, et doit libérer Ibrahim Courmo, représentant local du groupe, détenu depuis mai.
Pour Orano, c’est une victoire partielle. L’entreprise, qui dénonce l’arrestation « illégale » de son cadre, se félicite du verdict. Mais elle menace déjà d’actions judiciaires supplémentaires si le Niger ne se conforme pas.
De son côté, le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, a profité de la tribune de l’ONU pour accuser Paris d’user des procès internationaux afin de freiner l’exploitation et la commercialisation des ressources stratégiques du pays.
Depuis le coup d’État de 2023, Niamey mène en effet une politique de « reprise en main souverainiste », ciblant les filiales étrangères, dont Somaïr, détenue à 90 % par Orano.
Au cœur de cette bataille, un enjeu colossal : l’uranium, ressource vitale pour le nucléaire mondial, et richesse que le Niger entend désormais contrôler seul.
Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI
