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December 2, 2024
OPINION

Sa Majesté Kemdeng Donfack Joseph Cédric, Nouveau Roi de Fontsa Touala au Cameroun

  • mai 12, 2018
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Sa Majesté Kemdeng Donfack Joseph Cédric,  Nouveau Roi de Fontsa Touala au Cameroun

Après avoir été intronisé dans le groupement dont il a désormais la direction, le nouveau Roi de Fontsa-Touala au Cameroun a accepté de livrer ses sentiments à votre magazine. Sa Majesté Kemdeng Donfack Joseph Cédric aborde dans cette interview tous les sujets dont il aura la gestion durant son magistère.

Qu’avez-vous ressenti au moment de votre intronisation comme Roi de Fontsa-Touala le 17 février 2018 ?
Une grande émotion de voir tant de monde à l’occasion de cette cérémonie. Une satisfaction totale pour le succès qu’a connu cet événement. Un appel à un grand sens de responsabilité pour la conduite des populations de ce grand groupement.

Votre discours d’intronisation a été écouté avec attention. Quels sont les messages principaux que vous avez voulu communiquer dans ce discours ?
Juste trois principaux messages : premièrement l’appel à l’union de tous les filles et fils du groupement car comme vous le savez si bien «l’union fait la force». Tout fils Fontsa, quel qu’il soit; où qu’il soit et quoi qu’il fasse doit d’abord savoir qu’il appartient au groupement avant d’appartenir à un village ou un quartier. Comme je l’ai dit dans ce discours; unis nous seront plus forts et invincibles.
Deuxièmement, un accent particulier sera mis sur l’éducation des enfants dans le groupement. Tous nos efforts seront mis à contribution afin que partout dans le groupement tous les enfants partent à l’école. Souvenez-vous qu’un enfant qu’on éduque est un homme que la nation toute entière gagne.
Ensuite, j’ai demandé à la jeunesse du groupement de se joindre à moi pour qu’ensemble nous fassions bouger les lignes, nous réalisions les grands rêves de notre groupement. Personne ne doit rester immobile, nous devons tous mouiller le maillot et faire avancer les choses.

Avant l’intronisation, vous avez dû passer par le La’akam, comme cela se fait en pays bamiléké. L’on parle beaucoup du La’akam, sans bien savoir en quoi cela consiste. Pourriez-vous préciser le sens et le déroulement du La’akam ?
Le La’akam est un lieu sacré où se passe la formation des nouveaux Chefs. C’est un lieu où on entre une seule fois dans vie. C’est exactement comme à l’école avec des modules et les niveaux. Le parrain du futur Roi le forme graduellement et de façon crescendo à la connaissance du village et au fonctionnement de certains objets.
C’est le lieu par excellence pour réfléchir sur la conduite des affaires du groupement. Vous vous en doutez bien que je ne vous dévoilerais par tous les secrets de ce lieu mi tique et unique en pays bamiléké. Mais sachez tout de même que c’est au La’akam que le Chef parrain passe les puissances et tous les pouvoirs visibles et invisibles au futur Roi.

Quelles sont les principaux problèmes de la population de Fontsa-Touala ? Comment contribuerez-vous à les résoudre ?
Les populations de Fontsa-Touala connaissent pratiquement les mêmes problèmes que celles des autres villages de l’arrondissement à savoir : les problèmes de santé, les problèmes liés à l’adduction à l’eau potable, les problèmes d’entretien des pistes agricoles et les problèmes des formateurs dans les écoles et lycées. Je puis d’avance vous dire que je ne suis pas Moïse, qui à l’aide d’une baguette magique peut résoudre d’un coup tous problèmes auxquels il fait face. Mais, tous ensemble, nous allons trouver les voies et moyens pour résoudre ces problèmes. J’invite chaque fils du groupement à apporter sa pierre à la résolution desdits problèmes. Je profite pour vous dire d’ailleurs merci pour la tribune que vous m’offrez pour m’exprimer à l’échelle nationale et internationale.

Au Cameroun comme dans plusieurs pays africains, l’autorité traditionnelle et monarchique que vous incarné, cohabite avec les autorités de l’Etat républicain. Comment analysez-vous cette cohabitation ? Comment doit-elle évoluer ?
Si mes souvenirs sont exacts, les chefferies traditionnelles sont organisées par un décret de 1977. Et les Chefs traditionnels étant les auxiliaires de l’administration, on assiste à une cohabitation pacifique. Cette cohabitation vient de connaître une évolution il y a pas longtemps car les Chef traditionnels ont désormais une sorte de prime mensuelle que leur verse l’Etat. Néanmoins, les Chefs doivent toujours veiller à préserver la tradition.

Les jeunes forment un important pourcentage de la population de Fontsa-Touala. Qu’allez-vous faire pour eux lors de votre règne ?
Je ferai tout pendant mon règne avec les jeunes, pour les jeunes. Ils ont placé beaucoup d’espoirs en moi et je compte sur leur imagination, leur inventivité et créativité pour qu’ensemble nous réalisions des grands projets pour les générations futures.

La diaspora de Fontsa-Touala existe en Afrique et dans le monde. Quelle sera votre politique par rapport à cette diaspora ?
Il faut reconnaître que notre diaspora est très bien organisée à l’extérieur, et très soucieuse du développement de notre groupement ce qui est déjà un atout pour moi. Nous allons tout simplement accentuer la communication avec elle, établir de nouveaux ponts. Une diaspora comme la nôtre est une force importante sur laquelle il faut s’appuyer pour avancer.

Dans votre discours, vous avez aussi insisté sur la culture bamiléké. Quels éléments de cette culture allez-vous mettre en avant ? Que conseillez-vous à votre population et aux Africains en général, pour résoudre le conflit qui existe parfois entre la tradition et ce qu’on appelle la modernité ?
La culture est ce qui reste à un peuple lorsqu’elle a tout perdu. Vous comprenez donc qu’aucun pan de cette culture ne sera négligé. (Les sociétés secrètes, les funérailles, les rites des jumeaux, les interdits, les caddies et les fétiches pour les voleurs dans les villages et j’en passe…)
Le seul conseil que je peux leur donner c’est bien s’attacher à leur culture et tradition. Car s’ils ne le font pas, c’est qu’ils ne savent pas d’où ils sortent et encore moins où ils vont. Un adage de chez nous dit : «Quand vous vous réchauffez au soleil, n’oubliez pas de ramasser le bois de chauffe».

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Hommes d'Afrique Magazine

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