MALI : CRISE DIPLOMATIQUE
L’ambassadeur de France au Mali à 72 heures pour quitter Bamako.
Suite à des propos hostiles et outrageants du ministre français des affaires étrangères, le Mali expulse le chef de la mission diplomatique.
Joël Meyer, chef de mission diplomatique de la France au Mali, a 72 heures pour quitter le Mali. Les autorités de Bamako ont pris cette décision au terme d’une convocation qu’il honorait au ministère malien des affaires étrangères. Abdoulaye Diop, le plénipotentiaire des lieux, a demandé des explications, au nom des plus hautes autorités maliennes, à l’ambassadeur de France. Le 27 janvier 2022, Jean Yves LeDrian avait qualifié le pouvoir de Bamako d’ « illégitime » et ses décisions ont été jugées « irresponsables » par le membre du gouvernement français. Il a également démontré que le groupe russe Wagner était déjà à l’œuvre au Mali et qu’il y « protégeait les autorités en échange de l’exploitation des richesses minières du Mali ».
Le communiqué du gouvernement malien a annoncé la décision d’expulsion a été lu sur le média à capitaux publics du pays en ces termes « le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que ce jour (…) l’ambassadeur de France à Bamako, son excellence Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale (et) qu’il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de soixante-douze heures » .
Escalade
Ce dénouement est la résultante d’une escalade verbale. Les deux gouvernements avaient durci leur ton depuis l’arrivée à la présidence de la République du colonel Assimi Goïta. Récemment le 25 janvier, Florence Parly, la Ministre Française de la Défense déclarait que la junte multipliait « les provocations ».
Suite à ces déclarations, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre et porte-parole du gouvernement dit de transition, s’était livré mercredi à une charge virulente contre Mme Parly et la France, accusée de chercher à diviser les Maliens, « d’instrumentaliser » les organisations sous-régionales et de conserver ses « réflexes coloniaux ». Il avait donné pour « conseil » à Mme Parly de se taire.
Le communiqué du gouvernement, dans sa chute, ne ferme pas la porte à toute amélioration des relations anciennes entre les deux pays. Le communiqué du porte-parole du gouvernement souligne la « disponibilité » du Mali à « maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires internationaux, y compris la France », mais « dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence ».