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November 5, 2025
ECONOMIE

Développement des Infrastructures africaines

  • novembre 5, 2025
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Développement des Infrastructures africaines

Les banques multilatérales et les partenaires internationaux invités à assouplir les conditions de financement

C’est la quintessence de la Déclaration du troisième Sommet   sur le financement du développement des infrastructures en Afrique  tenu du 28 au 31 octobre 2025 à Luanda en Angola.

Les investisseurs et partenaires au développement se sont engagés à débloquer 18 milliards de  dollars US pour assurer le développement des infrastructures africaines au cours de cet important rendez-vous. Cette initiative conjointe de  la Commission de l’Union africaine (CUA) et l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) organisée sous le thème « Capital, corridors, commerce : investir dans les infrastructures pour la ZLECAf et la prospérité partagée », a mobilisé 2 000 participants dont des chefs d’État africains, investisseurs et partenaires de développement.

A travers une déclaration  officielle du sommet, les chefs d’État de l’UA qui ont salué cette initiative, ont clarifié l’opinion sur la gestion de cette somme : « les 18 Md USD seront consacrés à 38 projets bancables et à 11 projets relevant du plan directeur de l’Union africaine (UA) pour l’intégration régionale et continentale des infrastructures, le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA ».

Le document final engage les pays africains à mettre en œuvre des réformes politiques visant à tirer parti du capital institutionnel national (actifs de sécurité sociale, fonds souverains et fonds d’assurance) par le biais du programme « 5 % Agenda » de l’AUDA-NEPAD, une initiative qui encourage les investisseurs institutionnels africains, tels que les fonds de pension et les compagnies d’assurance, à allouer 5 % de leurs actifs sous gestion à des projets d’infrastructure africains.

Le ministre Burkinabé des infrastructures et du Désenclavement, Adama Luc Sorgho  Faso est ferme : «  l’Afrique doit compter sur elle-même. Personne d’autre ne viendra  développer l’Afrique. Afrique unissons-nous, mettons-nous la main dans la main pour pouvoir développer nos pays. La ZLECAF doit pouvoir s’impliquer sérieusement car, le chemin de fer pour la libre-circulation est incontournable». 

18 milliards de dollars US débloqués

Rappelons que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est un accord commercial qui vise à créer un marché continental unique et intégré pour les biens et les services sur un marché africain combiné de 1,4 milliard de personnes. La commissaire de l’UA chargé des infrastructures et de l’énergie, Lerato Mataboge, a profité de cette conférence internationale pour souligner son importance : « Luanda a une fois de plus fait preuve d’un esprit de leadership panafricain, d’une détermination visionnaire et d’une volonté commune. Les chefs d’État et de gouvernement continueront à nous rappeler que l’Afrique peut et va planifier, financer et jeter les bases de sa propre prospérité ».

 Nardos Bekele-Thomas, DG de l’AUDA-NEPAD rassure : « Ce sommet a corrigé un déséquilibre de longue date. Pendant trop longtemps, l’immense puissance financière de l’Afrique, nos économies, notre richesse souveraine, notre capital institutionnel, ont été passifs dans l’histoire de notre propre développement. Espérons que ce chapitre soit désormais clos. » 

Selon ses propos,les   trois objectifs fixés par l’AUDA-NEPAD ont été atteints : des accords ont été conclus, des engagements en matière de gouvernance ont été pris et des capitaux publics, souverains et privés africains ont été mobilisés dans le but de combler le déficit estimé en matière d’infrastructures sur le continent. Des  54 pays du continent devront dépenser entre 130 et 170 milliards de dollars par an en infrastructures dans un avenir prévisible.

Raison pour laquelle la déclaration du Sommet exhorte les banques multilatérales de développement et les partenaires internationaux à assouplir les conditions de financement, appelant notamment à la mise en place de mécanismes visant à explorer la restructuration de la dette et la réaffectation des droits de tirage spéciaux afin de libérer des marges budgétaires pour les dépenses d’infrastructure.

Pour les organisateurs du sommet de la capitale Angolaise, cet engagement unifié marque le passage de la volonté politique à une action coordonnée et concrète, et charge la CUA et l’AUDA-NEPAD d’élaborer une feuille de route pour la mise en œuvre immédiate des objectifs ambitieux de la déclaration. Il est temps pour l’Afrique de ne plus toujours compter sur les partenaires étrangers pour développer leurs infrastructures. Mais, de compter d’abord sur ses propres fils pour la réalisation de  cette ambition.

Joseph Kapo, de retour de Luanda en Angola

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Ferdinand GADE