Marché unique africain de l’électricité

Une plateforme vitale pour décider du sort énergétique de l’Afrique
Fin le mardi 01 er juillet dernier au siège de la Commission de l’Union Africaine à Addis-Abeba de la réunion de haut niveau du Marché unique africain de l’électricité et du Plan directeur du système électrique africain.
Organisée du 30 au 01er juin 2025 sous le thème : « Faire progresser la mise en œuvre de l’AFSEM et du CMP, Renforcer les marchés régionaux de l’électricité pour un avenir électrique africain unifié et durable »,la rencontre s’est articulée autour de la méthode de réduction des risques relatifs aux investissements en matière des infrastructures électriques et le renforcement de la préparation institutionnelle aux niveaux national et régional. En plus de la consolidation des mesures pratiques dans la perspective d’aligner le Marché unique africain de l’électricité et son Plan directeur sur les priorités politiques plus larges de l’UA. Elles comprennent la ZLECAF, l’initiative du marché africain du carbone et le Programme d’industrialisation verte de l’Afrique.

Profitant de cette opportunité offerte, les officiels, les régulateurs et les partenaires au développement ont procédé à la validation des principales stratégies de mise en œuvre du Projet et à la définition d’une voie commune à suivre pour combler les lacunes techniques et règlementaires critiques. Ils ont également exploré les stratégies continentales de déploiement, du commerce et de la fabrication des énergies renouvelables.
Prenant la parole à la cérémonie protocolaire ce mardi, le Dr Wale Shonibare ,directeur du Département des solutions financières, des politiques et de la règlementation énergétique de la BAD ,a édifié l’assistance: « Nous sommes ici à Addis-Abeba au cœur des aspirations collectives de notre continent, pour promouvoir une vision fondamentale pour l’avenir de l’Afrique :le marché unique africain de l’électricité .Cette initiative, aux côtés de son Plan directeur continental, est un fleuron de l’Agenda 2063.Elle représente notre ambition commune de transformer le paysage énergétique fragmenté de l’Afrique en un marché de l’électricité véritablement intégré, compétitif et durable ».
Plus de 600 millions d’Africains dans le noir.

Le continent conscient de l’importance de l’énergie pour l’industrialisation est déterminé à inverser la tendance: « Le défi qui nous attend est immense. Plus de 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité et plus d’un milliard n’ont pas accès à une cuisine propre. Ce déficit énergétique limite la productivité et coûte à l’Afrique 2 à 4 % du PIB par an .Il s’agit d’une taxe cachée sur la croissance économique et la compétitivité »,a-t-il poursuivi.
Abondant dans ce sens ,le Dr .Kamugisha Kazaura ,directeur aux infrastructures et à l’énergie de la Commission de l’Union africaine a situé le contexte : « Votre présence ici aujourd’hui marque un moment charnier dans notre quête collective visant à transformer le paysage énergétique de l’Afrique à travers la pleine opérationnalisation du marché unique africain de l’électricité (AFSEM ) et du Plan du système électrique continental (CMP), la réponse la plus audacieuse de notre continent à l’appel à l’accès à l’énergie, à la durabilité et à l’intégration économique dans le cadre de l’Agenda 2063 ».
Le patron des Infrastructures et de l’Energie à l’UA poursuivra que : « la réunion d’aujourd’hui est historique non seulement parce qu’ il s’agit de la première réunion technique continentale de haut niveau dans le cadre de l’AfSEM, mais aussi parce qu’elle marque l’inauguration officielle du Comité de surveillance technique de haut niveau de l’Afsem, le moteur de gouvernance qui pilotera la mise en œuvre de l’AfSEM, suivra ses progrès et guidera l’alignement technique avec le Conseil ministériel. Ce rassemblement est notre opportunité de jeter les bases institutionnelles et opérationnelles d’un marché africain de l’électricité véritablement unifié, qui fournit une énergie propre, fiable et abordable aux quatre coins de notre continent ».
Pour atteindre les objectifs fixés, l’UA renforce sa collaboration avec les banques multilatérales de développement, les partenaires bilatéraux, partenaires privés afin de bénéficier des contributions financières, partager les expériences, et construire un pipeline de projets énergétiques régionaux bancables. La réunion d’Addis-Abeba était une plateforme vitale pour les officiels, les régulateurs, et les partenaires au développement responsables du sort énergétique de l’Afrique.
Joseph Kapo