Banque Africaine de Développement 10 défis du deuxième mandat de Akinwumi Adesina
Réélu par vote à 100% par les pays africains et occidentaux, le président de la banque africaine de développement a inauguré son second mandat le 1er septembre 2020 après la prestation de serment !
Akinwumi Adesina a 5 ans pour consolider son projet continental basé sur les High 5 mais il doit franchir à l’institution panafricaine deux caps : la banque sur mesure du développement de l’Afrique, une banque de développement internationalement standardisée et entérinée. A la lumière des denses échanges des gouverneurs lors des assemblées annuelles 2020 mais aussi des avis et impressions données dans les coulisses de cet évènement tenu dans un format inédit, Hommes d’Afrique Magazine dégage et présente 10 défis du second mandat du premier président réélu par scrutin de la banque africaine de développement.
COVID-19
En mettant sur pied un fonds de 5509 milliards 833 millions 046 mille 620 francs CFA soit 10 milliards de dollars (taux de change du 29 août 2020), la banque africaine de développement a voulu offrir aux Etats africains des prêts d’urgence pour la riposte et la relance aux incidences multiformes de la crise sanitaire. Le fonds se compose comme suit : 55% du fonds (5,5 milliards dollars) pour les Etats, 31% (3,1 milliards dollars) pour les organisations régionales à travers les emprunts d’Etat, 1,35% (1,35 milliard dollars) pour le secteur privé.
Pour empêcher l’effondrement des économies africaines mais aussi tirer profit de cette conjoncture pour restructurer les socles économiques à travers les plans de relance, la Bad doit être aux côtés des Etats. Les administrateurs ont appelé à « la mise en œuvre effective dans le respect du cadre de stabilité financière » précise le communiqué final. Tout aussi important, les administrateurs de la Bad demandent à la banque de prendre des mesures « lui permettant de soutenir l’initiative du G20 portant sur la suspension des obligations de service de la dette des pays à faible revenu ».
Rigueur budgétaire
Certains administrateurs pays de la banque africaine de développement ont fait écho aux critiques du président de la banque mondiale, David Malpass. En février dernier, il avait pointé la responsabilité de l’institution panafricaine de financement du développement dans l’aggravement de la dette du continent. Ceci dû à la « tendance à octroyer trop facilement des prêts ».
Il est donc revenu à plusieurs reprises dans les discussions, le rôle de la Bad pour la garantie de la discipline économique et financière des Etats africains. Elle est appelée à être moins généreuse et permissive. Les administrateurs engagent la Bad à agir en « préconisant et en encourageant des cadres de politique macroéconomique prudents, et en fournissant des conseils avisés sur la viabilité de la dette en coordination avec le FMI et la Banque mondiale ».
La banque devra elle-même se protéger des risques
financiers « compte tenu des perspectives très incertaines liées à la pandémie ». D’où l’invitation « à la préservation de la solidité financière de l’institution en actualisant son cadre de viabilité financière, et l’adoption de nouvelles mesures pour créer des coussins de sécurité, gérer les niveaux de prêt »….