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December 12, 2024
ECONOMIE

AFRIQUE / LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS Les Ministres africains des finances veulent mobiliser 100 milliards

  • avril 5, 2020
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AFRIQUE / LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS Les Ministres africains des finances veulent mobiliser 100 milliards

100 milliards de dollars. C’est la somme que les ministres des finances de l’Afrique veulent mobiliser dans l’immédiat pour endiguer les ravages de la pandémie du Coronavirus sur les économies africaines frappées de plein fouet. Une option d’urgence arrêtée lors d’une réunion en ligne qu’ils ont tenue, le 31 mars 2020.

Après avoir fait l’amer constat des conséquences de la pandémie du Coronavirus sur les économies de tout le continent africain, les ministres des finances ont estimé d’après leurs calculs et prévisions que c’est la somme colossale de 100 milliards de dollars qui serait nécessaire à l’Afrique pour amortir les chocs inhérents au ralentissement économique.

Mais avant, « l’appui nécessaire aux travailleurs sanitaires de première ligne, tels que les infirmières et les médecins, et qu’ils aient accès à un nombre suffisant de fournitures, notamment de kits de dépistage, de masques, d’installations d’isolement et de respirateurs artificiels », a été identifié comme la plus grande mesure dans le combat direct contre le COVID-19.

Sur les 100 milliards de dollars dont le déblocage est « urgent et immédiat », selon eux, 44 milliards seront alloués à l’allégement de la dette de tous les pays africains. Par ailleurs, ils ont fait savoir que si les effets de la pandémie perdurent, il va falloir songer à débloquer la somme de 50 milliards de dollars supplémentaires qui serviront à la reconstruction en 2021.

A cet effet, les ministres des finances, qui se réunissaient pour la seconde fois via vidéoconférence depuis le 19 mars 2020, ont salué l’appel lancé par le FMI et la Banque mondiale aux créanciers

bilatéraux officiels afin que ces derniers accordent un répit dans le remboursement des dettes. Soulignant que la priorité, dans cette lutte contre le Coronavirus, était de sauver des vies.

Cela ont-ils fait remarquer nécessite la poursuite des efforts à faire au niveau de la communication et de la gestion des conséquences sociales des nouveaux comportements à avoir dans « l’éloignement social et le confinement ».

Lors de leur rencontre inédite, les Ministres africains des finances ont dégagé les pistes pour le financement et le soutien des secteurs public et privé.

Concernant le secteur public, auquel 44 milliards de dollars devraient être consacrées en urgence, la priorité sera mise sur « les décaissements à la dette du secteur public et au paiement des intérêts, y compris ceux sur les obligations souveraines ». Cela permettrait, assurent-ils, aux pays de disposer immédiatement d’une marge de manœuvre budgétaire et de liquidités.

Dans la même veine, les ministres des finances de l’Afrique ont plaidé auprès du FMI, une disponibilité accrue des droits de tirage spéciaux (DTS) en faveur des Etats africains dans les trois prochaines années. « Cela permettrait non seulement d’assurer le service de la facilité d’allégement de la dette, mais aussi de fournir aux pays et aux entreprises les liquidités dont ils ont tant besoin », ont-ils noté.

Quant au secteur privé africain, notamment les PME qui en représentent les 70 %, l’impact du COVID-19, n’est plus à démontrer. C’est une crise mondiale inédite qui frappe de plein fouet l’Afrique, dont le secteur privé est des plus fragiles au monde. Tout est pratiquement à l’arrêt. Assurément, des secteurs comme le tourisme et le transport aérien, ainsi que d’autres services, sont les plus touchés.

C’est pourquoi les Ministres des finances souhaitent une attention particulière à leurs difficultés. En outre, ils ont mis en avant « la

nécessité de défendre l’ensemble des compagnies aériennes, de les protéger et de préserver leurs activités, étant donné leur contribution importante au PIB de l’Afrique ».

Par ailleurs, ils ont appelé le G20, l’Union européenne et tous les bailleurs de fonds internationaux à porter assistance au secteur privé africain, « sous forme de refinancement, de rééchelonnement, de mécanismes de garantie et de facilités de trésorerie ». Parce que derrière, ce sera plus de 50 millions d’emplois qui pourraient être menacés si le secteur agricole s’arrêtait net aussi à l’instar des autres secteurs économiques.

Enfin, les ministres des finances, soulignant l’importance stratégique de la reprise du commerce, après les ravages du Coronavirus 2019, ont exhorté la CEA ( dont la première responsable Vera Songwe a un rôle catalyseur à jouer), la CNUCED, la Banque mondiale et tous les autres partenaires à apporter leur assistance pour maintenir l’ouverture des échanges commerciaux. Le 12 et 15 avril, les ministres africains des finances seront à l’écoute des conclusions de la rencontre que devront avoir le FMI et la Banque Mondiale, quant à toutes les doléances exprimées.

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Hommes d'Afrique Magazine

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