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December 13, 2024

Conséquence de la Covid-19 en Afrique La nécessité de repenser le rapport à la dette

  • mai 19, 2020
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Il est nécessaire de repenser le rapport des pays africains à la dette à cause des conséquences socio-économiques de la Covid-19. Macky Sall, le Président Sénégalais a plaidé,  le 17 avril 2020, pour une annulation pure et simple de la dette. Une annulation, qui va accompagner la résilience du continent africain. Yoan Moussavou, Contrôleur interne au ministère de l’Économie et des Finances de France, a également donné son point de vue sur la question de la crise de la dette africaine.

 

La Banque Mondiale a accordé une suspension provisoire pour 6 mois du service de la dette de 76 pays, dont 40 du continent africain.  A cela s’ajoute l’allègement par le Fonds Monétaire International de la dette de 15 pays africains considérés comme très pauvres.

 

Telles sont les mesures prises en faveur des Etats africains, pour faire face aux conséquences économiques de la Covid-19, a indiqué Yoan Moussavou, contrôleur interne au ministère de l’Économie et des Finances de France dans l’une de ses tribunes.

 

La valeur de ces mesures s’élève à 44 Mds de dollars qui ne seront pas remboursés en 2020. Les mesures déployées sont très loin de la demande d’annulation complète évoquée au préalable, a-t-il précisé.

 

Après avoir évoqué le sujet sur son compte Twitter, le président sénégalais, Macky Sall, tout en saluant la décision d’appliquer un moratoire sur le paiement de la dette des pays les plus pauvres cette année, a réitéré, dans un entretien accordé à RFI et France 24, le 17 avril 2020, son appel à l’endroit de ces mêmes puissances occidentales, en exigeant de leur part, l’annulation pure et simple de la dette publique africaine, qui s’élève à 365 milliards de dollars.

 

Pour Macky Sall, « L’Afrique à l’image du monde est gravement atteinte par la pandémie du Covid-19 qui va durablement impacter son économie. Je demande à nos partenaires bilatéraux et multilatéraux d’accompagner la résilience du continent africain, en annulant sa dette ».

 

Face à l’endettement pour soutenir les politiques publiques qui est une pratique budgétaire inhérente à toute économie moderne, Yoan Moussavou pense qu’il faut se poser la question de savoir dans quelles conditions emprunter. Les défauts de remboursement fréquents entachent à la crédibilité de l’État, a-t-il indiqué.

 

Pour lui, le Maroc, étant plus résilient économiquement, a adopté une loi des finances 2020, qui a pour premier poste budgétaire : le service de la dette pour 9,17 Mds d’euros. Une dépense supérieure à celles de la santé et de l’éducation. En résumé, avec une telle charge budgétaire, l’équation liée aux conséquences économiques du Coronavirus en Afrique est insolvable.

 

Pour Yoan Moussavou, les pays du Nord et du Sud sont en guerre contre la pandémie de la Covid-19, mais à armes inégales. La bataille économique est plus pénible en Afrique que dans le reste du monde. Les pays développés déploient des mesures exceptionnelles. Par exemple, la Banque Centrale Européenne (BCE) a, évalué son programme de rachat de dette publique et privée pour 2020 pour 750 milliards d’euros.

 

Tandis que des actions fortes s’imposent aux Etats africains dans la crise. Le rapatriement des devises surabondantes ; une nouvelle allocation conséquente des droits aux tirages spéciaux (DTS) et l’apurement total de la dette intérieure des pays africains, sont les pistes exploitables du côté africain pour une sortie de crise, a déclaré Yoan Moussavou.

 

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Hommes d'Afrique Magazine