Maroc : la Centrafrique à la conquête des investisseurs
Casablanca s’impose, les 14 et 15 septembres 2025, comme le théâtre d’une offensive diplomatique et économique de taille : la Centrafrique y cherche à mobiliser 12 milliards de dollars pour financer son Plan national de développement 2024-2028.
Le choix du Maroc n’a rien de fortuit. Plateforme financière du continent et symbole de la coopération Sud-Sud, le royaume offre à Bangui une vitrine idéale. Mais séduire les investisseurs reste un défi colossal : avec moins de 20 % de taux d’électrification et un indice de corruption élevé, le pays traîne une image fragile.
Réformes et discours rassurants
Pour convaincre, Bangui met en avant une série de réformes. Richard Filakota, ministre du Plan et de l’Économie, insiste : « Nous sommes déjà prêts à monter dans le train du développement. Une armada de lois est en préparation pour rendre l’environnement des affaires attractif. » La priorité ? Démontrer que le secteur privé sera le moteur de la croissance.
Des projets structurants
L’argent attendu servira à lancer des projets vitaux : infrastructures routières, énergie, agriculture, mais aussi une zone économique spéciale pour attirer les industriels. Objectif : transformer le pays en un hub régional capable de sortir de la dépendance aux aides extérieures.
Une diplomatie active
Pour soigner son image et montrer sa détermination, Bangui a multiplié les grands rendez-vous : le Caucus africain des institutions de Bretton Woods et le sommet des chefs d’État de la CEMAC. De quoi envoyer un message fort aux bailleurs : « La RCA est de retour, Central African Republic is back ! », clame Filakota.
Entre ambitions affichées et réalité du terrain, l’équation reste complexe. Mais une chose est claire : la Centrafrique joue gros à Casablanca, décidée à convaincre que son avenir se construit dès maintenant.
Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI
