Mali : Fin de la transition, le médiateur de la CEDEAO quitte Bamako sans accord avec la junte.
Goodluck Jonathan, le médiateur de la CEDEAO, a quitté Bamako ce 20 mars sans accord avec la junte malienne sur une date fixe pour l’organisation d’élections présidentielles.
L’ancien président nigérian en mission de deux jours au Mali pour tenter, une nouvelle fois, de s’entendre avec les autorités de transition sur un chronogramme électoral, ceci pour le retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Le scrutin présidentiel et législatif, initialement prévus fin février, n’ayant pas été tenus.
Mais c’est encore sans résultat que Goodluck Jonathan a quitté Bamako dimanche. Dans un communiqué, l’émissaire a simplement indiqué avoir eu des échanges approfondis avec une délégation du gouvernement menée par le ministre des Affaires étrangères.
Il a également réitéré l’engagement de la CEDEAO à faciliter un accord pour la restauration de l’ordre constitutionnel. Fin février, l’organisation régionale a préconisé la tenue d’élections dans un délai de 12 à 16 mois.
Compromis en difficulté.
Les autorités maliennes ont regretté l’absence de compromis. Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement souligne les efforts «ultimes» consentis par le président de la transition.
Le chef de la junte au pouvoir, le colonel Assimi Goïta a accepté de revoir le chronogramme de 36 mois à 29 mois, puis a fait une dernière concession à 24 mois.
Ce nouveau délai «incompressible aux yeux des autorités du Mali» n’a pas reçu l’assentiment du médiateur de la CEDEAO. Une décision que «regrette» le gouvernement malien. «Manifestement, la CEDEAO n’a toujours pas suffisamment pris en compte la complexité des enjeux auxquels le Mali est confronté», rajoute le porte-parole du gouvernement.
L’organisation sous-régionale reste donc sur ses positions et précise qu’un accord «permettra de lever les mesures prises par la CEDEAO» à l’encontre du Mali.
Mais selon une source proche des discussions, la CEDEAO pourrait accepter une transition un peu plus longue, conduite par un gouvernement d’unité nationale tenant compte bien sûr des aspirations de toutes les couches.