Malawi : à 70 ans, Chakwera est candidat à sa propre succession

Cinq ans après son élection historique, Lazarus Chakwera repart au combat. Le président malawite, porté en 2020 par l’espoir d’un renouveau démocratique après l’annulation des fraudes de 2019, a annoncé sa candidature pour un second mandat. Mais cette fois, la route s’annonce semée d’embûches.

À 70 ans, l’ancien pasteur évangélique, longtemps à la tête des Assemblées de Dieu, doit affronter une population lassée par les promesses non tenues. Son mandat a été marqué par une crise économique brutale : inflation galopante, pénuries de produits de base et chômage endémique. S’ajoutent à cela des scandales de corruption qui ont égratigné son image de « président intègre ».

Conscient du désenchantement, Chakwera a présenté publiquement ses excuses, un geste rare dans la sphère politique africaine. Suffira-t-il à regagner la confiance populaire ? Rien n’est moins sûr. En 2014 déjà, il s’était incliné face à Peter Mutharika, avant de revenir quatre ans plus tard dans une élection qui avait électrisé le pays.

Cette nouvelle candidature place le Malawi devant un choix décisif : prolonger l’expérience Chakwera ou tourner la page pour explorer une autre voie. À l’approche du scrutin, une chose est certaine : la bataille s’annonce féroce, et le président sortant devra convaincre qu’il peut encore incarner l’avenir.

Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI