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December 2, 2024
EDITORIAL

GEORGE FLOYD : AVANT D’ALLER VERS LA MAISON BLANCHE, C’EST VERS LA COUR SUPRÊME ET LA FEDERAL RESERVE QU’IL FAUT MARCHER

  • juin 17, 2020
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GEORGE FLOYD :  AVANT D’ALLER VERS LA MAISON BLANCHE, C’EST VERS LA COUR SUPRÊME ET LA FEDERAL RESERVE QU’IL FAUT MARCHER

Examinant le problème racial aux USA dans les années 1900 à 1930, W.E.B Dubois propose une solution à deux volets qui ramène à la justice aux USA.La plus lourde responsabilité pèse sur la soiété blanche. Au cours des siècles, elle a accaparé tous les pouvoirs: politique, économique, judiciaire, social, médiatique, éducatifs, etc. En même temps, elle accumulé sur la tête des Noirs, des obstacles en tout genre.

Il est intéressant en ces temps où le monde pleure la brutale, l’inacceptable mort de George Floyd, de relire Du Bois Le travail à faire selon Du Bois c’est ôter ces obstacles. Il recommande “l’obtention d’un ensemble favorable de décisions de justice pour assurer une protection juridique aux Afro-Américains”, lit-on dans “Du Bois and the Problem of he Color Line, 1900-1930», chapitre du livre “Studies in African American History And Culture”, que Graham Russell Hodges a édité en 2011.

Du Bois a raison. Le monde entier a vu comment la police blanche des USA a assassiné George Floyd, un Noir désarmé et ne présentant aucune menace contre les policiers. C’était le 25 mai 2020 à Minneapolis, dans l’État du Minnesota, aux USA.

Le numéro de mai 2020 de Hommes d’Afrique Magazine a publié un article sur la même police blanche qui, le 23 février 2020, avait tué un autre Noir désarmé, Ahmaud Arbery qui ne menaçait personne. C’était à Satilla Shores, Glynn Country, dans l’État de Georgie, aux USA;

Les années précédentes, Hommes d’Afrique Magazine et Femmes d’Afrique Magazine ont rendu compte des meurtres d’innocentes victimes noires, hommes ou femmes, que la police blanche a tués aux USA. Le but de ces articles est toujours le même : compatir avec les familles éprouvées, mais surtout demander que les dirigeants africains exigent du gouvernement des USA la fin à cette injustice contre les Noirs.

Les choses vont-elles changer cette fois? L’espoir est permis, quand on lit les réactions des personnalités aussi diverses que Nicéphore Soglo, Jerry Rawlings, et surtout le président du Ghana, Nana Akufo-Addo. L’espoir semble se préciser quand vous voyez pour la première fois sur le continent, un gouvernement africain, celui du Zimbabwe, convoquer l’ambassadeur américain, pour qu’il s’explique sur l’odieux crime, qui s’ajoute à une déjà trop longue liste.

Le Zimbabwe, le Ghana, montrent l’exemple qu’auraient dû suivre tous les autres États africains. Si même l’Union Africaine, toujours effacée, a publié un communiqué condamnant le meurtre de George Floyd, il faut admettre qu’un mouvement est peut-être en train de naître. Beaucoup reste à faire, car le communiqué de l’UA est tiède, en regard de la sauvagerie de l’assassinat, et de l’accumulation des cas.

Est-ce un symbole, Georges Floyd est tué le 25 mai, jour de l’Afrique? L’Union Africaine aurait dû réagir plus vigoureusement. Son communiqué s’apparente à la complainte d’une ONG émasculée.

Prenant la tête des protestations africaines, l’UA n’aurait-elle pas dû mobiliser un effort international pour mettre les USA au banc des accusés, par exemple à l’ONU? Si les amis des USA au Conseil de Sécurité opposent leur veto à cette accusation, alors l’Afrique saura qui est vraiment avec elle.

Elle pourra alors aussi organiser ce tribunal chez elle, en Afrique. Un signal fort aura été lancé aux autorités américaines.Sur le sol américain, le corps diplomatique africain agira dans trois directions.

D’abord, vers les familles des victimes. Assister financièrement et moralement ces familles. Leur donner les moyens médiatiques pour raconter leur drame à toute l’Afrique.

Deux, en direction de la société blanche. L’Afrique doit lui rappeler la dette qu’elle doit aux Africains Américains, et qu’elle doit payer matériellement et moralement. En même temps, l’Afrique doit prêcher par l’exemple, en montrant en Afrique et hors d’Afrique, qu’elle se comporte selon les plus hauts standards d’humanisme. Berceau de l’humanité, l’Afrique doit être un continent de fraternité universelle. Malgré la diversité, la science nous apprend que toute la population humaine est une famille dont la mère est l’Afrique. 

Trois, en direction des autorités américaines, et visant plus particulièrement le système judiciaire des USA. Partout et toujours, la justice d’un pays renseigne sans erreur sur la plus ou moins grande tolérance de ce pays au racisme. Indéniablement, la Cour Suprême des États-Unis est la grand-mère du racisme anti-Noirs aux USA.

Depuis les cas célèbres comme Plessy vs Ferguson (1896), Dredd Scott vs. Sandford (1857), ou pour des cas moins célèbres, la Cour Suprême des USA, la plus haute autorité juridique du pays, a souvent tranché contre les Noirs. Elle le fit aussi quand Andrew Johnson, le successeur du Président Abraham Lincoln, revint sur la décision grâce à laquelle les nouveaux esclaves libérés avec la fin de la guerre de Sécession en 1865, avaient déjà reçu 400 000 âcres. La décision attribuait à chaque esclave libéré “40 acres et une mule”, pour démarrer dans sa nouvelle vie d’homme libre.

Andrew Johnson revint sur la décision, récupéra les 400 000 âcres, fit chasser les Noirs qui les possédaient, et rétrocéda les terres aux anciens confédérés qui avaient combattu contre l’Union, pour la sécession et pour conserver l’esclavage.

Résoudre le problème du racisme aux USA demande une réforme complète de la justice, comme le voyait déjà Du Bois. Cette réforme radicale doit remettre à plat la Cour Suprême et de son fonctionnement.

Si la Cour Suprême est la grand-mère du racisme aux USA, le grand-père de toutes les inégalités économiques est la Federal Reserve, la Banque Centrale des USA. La première victime des inégalités économiques aux USA, est la communauté noire.

En définitive, plus que la Maison Blanche, La Cour Suprême et la Federal Reserve, doivent être les cibles privilégiées des manifestants pour la justice et l’égalité raciales aux USA.

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Hommes d'Afrique Magazine

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