Cameroun : l’opposition face au « roi » Biya

Le Cameroun s’apprête à vivre un scrutin historique. Le 12 octobre, Paul Biya, 92 ans, pourrait briguer un huitième mandat après 43 années de règne. De quoi en faire le doyen des présidents africains en exercice, frôlant le siècle de vie au pouvoir.
Face à lui, 11 candidats officiellement retenus. Mais l’opposition reste divisée. Bello Bouba Maigari, 78 ans, tente de rassembler autour de lui une coalition de figures dissidentes comme Ateki Seta Carson et Akere Muna. Cabral Libii, 45 ans, joue la carte du renouveau, même si son premier grand meeting à Yaoundé n’a réuni que 500 personnes au lieu des 100 000 espérés.

Problème : les candidatures éclatées empêchent l’émergence d’un adversaire unique. Et l’ombre du favoritisme plane toujours sur l’organisme électoral, régulièrement accusé de pencher du côté du pouvoir.
Avec la suppression de la limitation des mandats en 2008, Biya pourrait théoriquement se maintenir indéfiniment. Le scrutin qui s’ouvre apparaît donc moins comme une alternance possible que comme une bataille pour exister face à une figure politique figée dans le marbre.
Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI