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December 2, 2024
DOSSIER

ABDOULAYE DIOUF SARR, MINISTRE DE LA SANTÉ ET DE L’ACTION SOCIALE DU SÉNÉGAL. « Il est évident que le chantier de la remise à flot ou du redémarrage ne sera pas facile pour les pays africains »

  • mai 20, 2020
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ABDOULAYE DIOUF SARR, MINISTRE DE LA SANTÉ ET DE L’ACTION SOCIALE DU SÉNÉGAL. « Il est évident que le chantier de la remise à flot ou du redémarrage ne sera pas facile pour les pays africains »

Face à la propagation du COVID19 et dans l’attente d’un traitement définitif, les Etats essayent de trouver des voies et moyens afin d’éliminer la menace. En Afrique, le Sénégal se démarque par une riposte inclusive qui s’appuie sur une approche pluridisciplinaire effective. Pour sa mise en œuvre, le Président Macky Sall s’appuie sur un homme d’expérience : M. Abdoulaye Diouf Sarr. Cet homme politique d’expérience, est un économiste qui connait la finance et les questions de développement local tant il est proche de la population. C’est en 2014 qu’il fait son entrée au Gouvernement en qualité de Ministre du Tourisme et des Transports aériens, avec comme principale mission de repositionner le tourisme Sénégalais, dans un contexte de mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE). Aujourd’hui à la tête d’un Ministère clé comme celui de la Santé et de l’Action Sociale, il lui revient la tâche non moins aisée de coordonner au nom du gouvernement du Sénégal, la riposte au COVID-19.

Excellence Mr. Abdoulaye SARR, merci d’accepter de nous accorder un peu de votre temps. La pandémie du COVID19 nous y obligeant, cette interview est réalisée virtuellement depuis Rabat au Maroc. Quelle est la situation à ce jour au Sénégal ?

Le Sénégal a eu son premier cas le 2 mars 2020, Aujourd’hui nous comptabilisons 736 cas, 284 personnes guéris et 9 décès.

Le Sénégal affiche un tableau plutôt satisfaisant en terme de guérison, mais aussi de mesures accompagnant la sensibilisation et la riposte. De tels résultats exigent une stratégie coordonnée au plus haut niveau de l’Etat ou alors avec des appuis extérieurs. Comment vous y prenez-vous ?

Tout à fait ! La stratégie du Sénégal est coordonnée au plus haut niveau, avec un engagement personnel de M. le Président de la République. Nous avons mis en place au niveau du ministère de la santé, deux niveaux de coordination : un niveau stratégique avec le Comité national de gestion des épidémies et un niveau opérationnel avec le Centre des opérations d’urgence sanitaire. Nous avons pris l’option dès le début de prendre en charge, dans les structures sanitaires, tous les patients testés positifs, quel que soit leur tableau clinique. Nous menons également une investigation poussée des cas afin d’identifier tous les contacts en vue de les confiner dans des réceptifs hôteliers. Toutes ces stratégies associées à la fermeture des écoles, l’interdiction des manifestations publiques et le port de masque nous permettent d’être optimiste dans la maitrise de cette épidémie.

Des voix autorisées prédisent pourtant le pire en Afrique. On en est arrivé à l’idée d’un vaccin à tester en Afrique. Le Sénégal ne s’est pas trop exprimé sur cette proposition. Il en est de même pour la question de cette molécule qui vrai ou faux apporterait des résultats : Chloroquine, Ampivirine, Pharmacopée traditionnelle etc. Que pensez-vous de tout ça?

Le Sénégal s’est effectivement prononcé sur la question de la vaccination, et a indiqué être en attente d’une saisine officielle de l’OMS sur la question. Par ailleurs, comme vous pouvez le noter, avec l’usage de l’hydroxychloroquine, nous avons pu noter des résultats appréciables en ce qui concerne les taux de guérison. Cependant, nous veillons à ce que les protocoles de traitement soient rigoureusement respectés sur l’ensemble des centres de traitement. Je voudrais saisir cette opportunité pour saluer ici les efforts faits dans le domaine de la recherche de traitements efficaces, notamment au niveau de Madagascar. D’ailleurs, nos deux Chefs d’État ont déjà commencé à échanger sur des pistes de collaboration et l’espoir est permis. L’Afrique peut aussi avoir son talent.

Face à ce que vous faites concernant la riposte au COVID-19 sur le plan national et si une action était coordonnée, (laquelle ?) pourra-ton être en mesure de contribuer à changer ce narratif qui voit toujours en l’Afrique un continent de tous les malheurs, une “Afrique mal partie”?

Une des réussites actuelles, si on peut parler ainsi, est la gestion des sujets contacts que nous sommes parvenus grâce à l’efficacité du dispositif d’alerte que nous avons mis en place et à la réactivité de nos équipes, à tenir sous contrôle. La chaine d’interventions que nous avons mise en place allant de l’alerte, à l’établissement de la pré-liste des contacts, puis à la confirmation du dépistage positif et enfin à la prise en charge, a contribué à limiter la propagation du virus. Cette bonne pratique mériterait d’être partagée à l’échelle du continent.

Quel serait Excellence le pire des scénarios : y rester pendant encore des mois, un an… Et si c’était le cas, sur quelle note devrait-on porter nos espoirs ? A en croire le FMI qui a dû envisager d’alléger des dettes, mais aussi les experts de l’économie et finance, les prévisions ne sont pas réjouissantes pour la majorité des Etats africains

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Hommes d'Afrique Magazine

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